Depuis le 17 janvier 2025, le Digital Operational Resilience Act (DORA) révolutionne la résilience opérationnelle numérique du secteur financier européen. Cette réglementation européenne, qui concerne plus de 22 000 entités financières, impose des obligations strictes en matière de cybersécurité avec des sanctions pouvant atteindre 10 millions d’euros ou 5% du chiffre d’affaires annuel.
Pour les dirigeants, DSI et RSSI de l’univers bancaire et monétique, DORA représente un défi majeur mais aussi une opportunité de moderniser leur gouvernance cybersécurité. Au-delà de la simple conformité réglementaire, ce règlement transforme la gestion des risques cyber en avantage concurrentiel pour les institutions financières qui sauront l’anticiper.
Qu’est-ce que DORA et pourquoi bouleverse-t-elle le secteur financier ?
Définition et objectifs du Digital Operational Resilience Act
DORA (Règlement UE 2022/2554) établit un cadre harmonisé pour la résilience opérationnelle numérique dans le secteur financier européen. Cette réglementation garantit que les banques, compagnies d’assurance, entreprises d’investissement et autres entités financières peuvent résister, répondre et se remettre des perturbations TIC, telles que les cyberattaques ou les pannes système.
Contrairement aux approches sectorielles précédentes, DORA adopte une vision globale intégrant la gestion des risques cyber, la surveillance des prestataires tiers critiques et la mise en place de tests de pénétration obligatoires. Cette approche holistique transforme radicalement les exigences de conformité réglementaire cybersécurité.

Périmètre d’application : qui est concerné par DORA ?
Le règlement DORA s’applique à un vaste écosystème d’entités financières :
Les établissements de crédit et banques : toutes les institutions bancaires européennes, des grandes banques universelles aux banques spécialisées
Les entreprises d’assurance et de réassurance : compagnies d’assurance, mutuelles, institutions de prévoyance
Les entreprises d’investissement et gestionnaires d’actifs : sociétés de gestion, conseillers en investissement, plateformes de trading
Les infrastructures de marché : systèmes de paiement, contreparties centrales, dépositaires centraux
Les prestataires de services TIC critiques : fournisseurs cloud, prestataires de cybersécurité, éditeurs de logiciels financiers
Cette couverture étendue fait de DORA l’une des réglementations cybersécurité les plus ambitieuses au monde, touchant l’ensemble de l’écosystème financier européen.
Sanctions et risques de non-conformité
Régime de sanctions administratives
Les entités financières qui ne respectent pas les exigences de DORA peuvent se voir infliger des amendes pouvant atteindre 10 millions d’euros ou 5% de leur chiffre d’affaires annuel total. Cette sévérité des sanctions place DORA au niveau du RGPD en termes de risques financiers pour les organisations.
Les autorités nationales disposent également de pouvoirs étendus :
- Injonctions de cessation ou de mise en conformité
- Suspension temporaire d’activités
- Communication publique des manquements
- Engagement de la responsabilité personnelle des dirigeants
Pour les prestataires de services TIC critiques, des astreintes journalières peuvent être imposées pendant six mois, équivalentes à 1% du chiffre d’affaires quotidien moyen réalisé au niveau mondial.
Impact réputationnel et commercial
Au-delà des sanctions financières, la non-conformité DORA expose les entités financières à des risques réputationnels majeurs. La communication publique des manquements par les autorités peut compromettre durablement la confiance des clients et des partenaires.
Les conséquences commerciales incluent :
- Perte de confiance des clients et des investisseurs
- Restriction d’accès à certains marchés européens
- Surcoûts d’assurance et de financement
- Difficultés de partenariat avec d’autres entités financières conformes
Cette dimension transforme DORA d’une simple obligation réglementaire en enjeu stratégique majeur pour la compétitivité des institutions financières.
Planification et jalons de mise en œuvre
Un projet DORA réussi s’articule autour d’une planification rigoureuse intégrant les contraintes opérationnelles et les interdépendances entre les différents chantiers :
Phase 1 : Diagnostic et cadrage
- Évaluation des écarts et priorisation des actions
- Définition de la gouvernance projet et allocation des ressources
- Élaboration du plan d’action cybersécurité détaillé
Phase 2 : Renforcement des fondations
- Mise en place de la gouvernance cybersécurité
- Déploiement des outils de surveillance et de détection
- Formation des équipes et sensibilisation des utilisateurs
Phase 3 : Implémentation opérationnelle
- Déploiement des processus de gestion des incidents
- Mise en œuvre de la surveillance des prestataires tiers
- Tests et validation des dispositifs de continuité
Phase 4 : Tests et optimisation
- Réalisation des tests de résilience
- Ajustement des procédures et amélioration continue
- Préparation aux audits réglementaires
Cette approche par phases permet de gérer les risques projet tout en maintenant la continuité opérationnelle.
Intégration avec les autres référentiels réglementaires
Synergies avec NIS2 et RGPD
DORA s’inscrit dans un écosystème réglementaire européen cohérent, créant des synergies naturelles avec d’autres textes comme NIS2 et le RGPD. Cette convergence permet d’optimiser les investissements de conformité et de créer des effets de levier entre les différents dispositifs.
Les points de convergence incluent :
- Gestion des risques cyber et protection des données personnelles
- Notification des incidents de sécurité aux autorités
- Gouvernance de la sécurité et accountability des dirigeants
- Audits de sécurité et certifications des prestataires
Une approche intégrée de la conformité réglementaire cybersécurité permet de mutualiser les ressources et d’éviter les redondances entre les différents dispositifs.
Conclusion : DORA, un catalyseur de transformation
L’investissement dans une stratégie DORA structurée génère des bénéfices durables qui dépassent la simple conformité : renforcement de la résilience opérationnelle, amélioration de la confiance client, optimisation des coûts de cybersécurité et différenciation concurrentielle. Les institutions qui sauront transformer cette obligation en opportunité prendront une longueur d’avance sur leurs concurrents.
La complexité de DORA ne doit pas décourager les organisations motivées. Avec une approche méthodique, un accompagnement adapté et une vision stratégique, la conformité DORA devient accessible et créatrice de valeur pour toutes les entités financières, quelle que soit leur taille.
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